Oui oui, tu as bien lu: il y a des méduses dans plusieurs lacs du Québec! Originaires de l’Asie et assez discrètes, elles sont aperçues plus souvent depuis 10 ans. Les scientifiques les surveillent car ces jolies créatures exotiques pourraient causer de gros dégâts dans leurs milieux.

Petite comme le bout du pouce, la méduse qu’on retrouve chez nous est sans risque pour les humains. Laisse-moi te présenter Craspedacusta sowerbii, mieux connue sous le nom de méduse d’eau douce. 

Peu de gens savent que cette méduse existe au Québec. Un peu normal, puisque son pays d’origine, c’est la Chine! Elle ne vit pas naturellement ici, on dit que c’est une espèce exotique envahissante. Voici ce que j’ai découvert.

Méduse d’eau douce, qui es-tu?

Les scientifiques pensent qu’elle serait arrivée ici avec les oiseaux migrateurs et les navires provenant d’Asie, qui auraient transporté des œufs de méduses sur leurs pattes et sur leur coque. Les eaux des aquariums de maison, vidées dans la nature, peuvent aussi contenir des œufs, invisibles à l’œil nu.

Cette méduse serait au Québec depuis environ 100 ans. Quand la température de l’eau est sous 25 degrés Celsius, elle fait dodo, accrochée à des roches ou à des plantes aquatiques. Elle peut dormir pendant 40 ans!  

Mais ces dernières années, la méduse d’eau douce est vue plus souvent. Avec la chaleur, l’eau se réchauffe et quand elle atteint 25 degrés Celsius, Craspedacusta se réveille et montre le bout de son nez…euh de ses tentacules!

Où la trouve-t-on?

Anne Létourneau, qui vit dans les Laurentides, a fait sa rencontre. Le 4 août 2016, alors qu’elle se baignait dans le lac Saint-Paul, elle a aperçu une méduse d’eau douce, que tu peux voir sur cette vidéo. «L’eau avait atteint des records de chaleur, au moins 30 degrés Celsius!», m’a raconté Anne, qui fait souvent de la plongée sous-marine.

Aujourd’hui, on sait que la méduse d’eau douce est présente dans la plupart des régions du Québec. Dans le monde, elle est aussi très répandue: elle était même dans la Seine lors des Jeux Olympiques de Paris!

Les scientifiques surveillent la situation de près car Craspedacusta sowerbii pourrait nuire aux poissons et aux autres espèces aquatiques qu’elle côtoie.

Belle… mais envahissante 

Car comme toutes les méduses, c’est une grande mangeuse de zooplancton, la principale source de nourriture de plusieurs coquillages, poissons et mammifères marins. Composé de minuscules micro-organismes, le zooplancton joue un rôle essentiel pour maintenir l’équilibre et la santé des milieux aquatiques.