POUR OU CONTRE manger des insectes?
On dit souvent que les insectes sont la nourriture du futur. Pourtant, en Amérique du Nord, très peu de gens sont prêts à ajouter une bonne grosse cuillerée de sauterelles dans leur assiette! Manger des insectes, c’est miam ou beurk? Penchons-nous sur le sujet dans cette nouvelle édition de notre série POUR OU CONTRE!
Un moyen pour sauver la planète ?
Selon les scientifiques, la principale raison pour laquelle on devrait se nourrir d’insectes (c’est ce qu’on appelle l’entomophagie) est environnementale. En d’autres mots, manger des bibittes pourrait ralentir le réchauffement climatique! Mais comment?
Eh bien, il se trouve que la population mondiale (surtout l’Amérique du Nord) mange beaucoup, beaucoup de viande rouge. La viande rouge, c’est la viande provenant d’animaux comme le bœuf, le porc et le mouton.
Le problème, c’est que l’élevage de ces animaux émet énormément de gaz à effet de serre, en plus d’utiliser une quantité d’eau monumentale.
La solution serait donc… les insectes! Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, les grillons ont besoin de 12 fois moins d’énergie pour produire la même quantité de protéines que les vaches. Ils nécessitent aussi beaucoup moins d’eau et polluent beaucoup moins.
Ainsi, si toutes les personnes qui mangent de la viande rouge commençaient à remplacer leur hamburger par des insectes, on réduirait notre impact sur l’environnement!
Savais-tu? ?
On estime à deux milliards le nombre de personnes qui mangent des insectes à l’occasion ou souvent. C’est le quart de la planète! L’entomophagie est beaucoup plus courante en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.
Des habitudes difficiles à changer
Le problème, c’est que manger des insectes peut ne pas sembler très alléchant. Dégoûtant, même! Même si on aime la planète et qu’on veut la protéger, on peut avoir de la misère à les intégrer dans notre alimentation.
Mais pourquoi ressentons-nous un tel dégoût à l’idée d’avoir des insectes pour souper? On mange pourtant des crevettes! Et quand on y pense, une crevette, ça ressemble pas mal à un gros insecte, avec toutes ses petites pattes et ses antennes!
En fait, tout ça est probablement une question d’habitude. Si on nous dit depuis toujours que les insectes sont dégueux et qu’on doit écraser la moindre fourmi qui entre dans la maison, c’est normal de ne pas vouloir en avoir pour sa collation! Si on vivait dans un pays où c’est tout à fait normal d’en manger, on ne ressentirait sans doute pas du tout le même dégoût. Peut-être qu’on demanderait même une autre portion!
Et la vie des insectes, alors?
Par contre, pour certaines personnes, manger des insectes est impossible en raison de leurs croyances.
Dans la religion hindoue, par exemple, on croit que toutes les vies animales sont égales. Donc, un être humain a la même valeur qu’une poule, ou même qu’une puce! C’est pour cette raison que beaucoup de gens qui pratiquent l’hindouisme sont aussi végétariens.
Tu peux donc t’imaginer que pour eux, l’idée de tuer des centaines de millions d’insectes pour se nourrir n’est pas très populaire…
La Thaïlande, reine des mangeurs de bibittes! ?
La Thaïlande est le plus grand pays mangeur d’insectes au monde. Dans ce pays d’Asie, il existe 20 000 fermes qui élèvent quelque 200 espèces d’insectes différentes. On les retrouve partout! Dans des boulettes, des barres tendres, des smoothies… Et dans les marchés, on les déguste comme des bonbons!
Notre stagiaire Renaud a d’ailleurs tenté l’expérience pendant son récent voyage en Thaïlande! Sur la photo, il est à droite, à côté de son frère. Les deux s’apprêtent à croquer dans une larve de cétoine (une sorte de scarabée). Et contrairement à ce que son expression faciale laisse croire, Renaud a plutôt aimé l'expérience!
Le Québec a encore beaucoup de chemin à faire avant d’arriver au niveau de la Thaïlande. Des chefs cuisiniers comme Daniel Vézina se sont risqués à créer quelques recettes avec des insectes, mais la population est généralement peu poussée à les essayer. Pourtant, ça n’a pas l’air si mal! Regarde un peu ses plats!
Tapenade de tomates séchées et ténébrions servie sur des croustilles d’algues de la Gaspésie.
Amandes au sel de sauterelle à la lime.
Le chef Daniel Vézina prépare une chapelure à base de ténébrion (une sorte de coléoptère) et de riz sauvage.
Et toi, de quel côté du débat te trouves-tu? Crois-tu qu’on devrait commencer à manger plus d’insectes au Québec?
